Lorsque l’on a vécu des blessures de l’intime, symboliquement, nous avons vécu une expérience de mort. Cette expérience de passagère touche notre être dans son entièreté et nous amène à vivre la vie avec une grande intensité : hyper vigilance, capacité de pouvoir passer de la lumière à l’ombre, du sentiment d’être tout, ou rien.
Perséphone nous parle de cette déchirure et de cette dualité. Ce mythe parle d’un passage dramatique qui nous fait sombrer avant de nous ramener à la lumière, riche d’un cadeau singulier.
Sacrée histoire que celle de cette déesse, fille de Déméter, déesse de la terre mère, et de Zeus, père des dieux.
Jeune, Perséphone papillonne, insouciante. Voulant échapper à sa maman possessive, elle s’éloigne pour cueillir des narcisses. Hadès, son grand-oncle qui la lorgnait dans un coin, la kidnappe pour son royaume. Zeus laisse faire…
Hadès règne sur les enfers, le monde sous-terrain de l’ombre et de la puissance. Il force Perséphone à devenir sa femme.
Furieuse et inconsolable de cet enlèvement, Déméter décide de faire la grève des saisons sur la terre si on ne lui ramène pas sa fille à la lumière : et voilà, plus de fertilité !
Zeus ne veut pas ça et il tranchera. Perséphone passera six mois en pleine lumière et six mois dans l’ombre. Elle vivra les montagnes russes entre les deux polarités.
L’insouciance de la toute jeune fille s’est terminée très tôt. Elle a vécu contre son gré l’enfer, la nostalgie du vivant, l’ennui, la solitude. Mais un jour, elle a pris une décision : celle d’aller explorer ces mondes souterrains.
Lors de sa traversée, elle a vu des lieux effroyables, dépassée la terreur, et au bout du bout…elle a découvert un verger extraordinaire…le ravissement.
Derrière l’enfer il y avait à nouveau un lieu merveilleux.
Riche de ce savoir, désormais, quand elle repartait pour six mois au grand jour, sa joie était légère.
Elle connaissait enfin le grand mystère : celui de la descente de l’âme dans la chair, et celui de la délivrance et de la remontée vers la lumière.
Grâce à tout ça, Perséphone témoigne l’espoir et cette capacité magique que nous avons toutes : pouvoir comprendre et appréhender le passage, la transformation et la résilience.
Sandra